GT-Expertise - Fiscalité - Peut-on récupérer la TVA sur les frais d’hôtel et de restaurant ?

Peut-on récupérer la TVA sur les frais d’hôtel et de restaurant ?

Les entreprises ont souvent des dépenses liées à l’hébergement et à la restauration, mais la TVA applicable varie selon les conditions spécifiques. Comprendre les règles de déduction de la TVA est essentiel pour optimiser la gestion de ces frais et éviter des redressements fiscaux. En connaissant les restrictions et exigences fiscales, les entreprises peuvent mieux maîtriser leurs coûts et optimiser leur trésorerie.

Les frais d’hébergement : une TVA non toujours récupérable

Le principe de non-déductibilité

Les dépenses d’hébergement pour les salariés et dirigeants, telles que les nuitées d’hôtel et les frais de logement, ne sont pas éligibles à la récupération de la TVA. De plus, la fourniture gratuite d’un logement permanent à titre de bénéfice, incluant la prise en charge des charges locatives, ne permet pas non plus de déduire la TVA. Cela souligne l’importance de bien comprendre les critères fiscaux pour optimiser la gestion de ces dépenses et éviter les erreurs lors de la déclaration fiscale.

Les exceptions à la règle

Certains cas spécifiques permettent toutefois de récupérer la TVA sur les frais d’hébergement :

  • Personnel de sécurité, de gardiennage et de surveillance : lorsque leurs fonctions rendent indispensable leur présence sur site, les dépenses d’hébergement peuvent donner lieu à déduction.
  • Clients et prestataires externes : la TVA sur les frais d’hébergement engagés pour des tiers à l’entreprise est déductible sous réserve de fournir une facture mentionnant l’identité et la qualité des bénéficiaires.

Cas particulier des travailleurs saisonniers

Le gouvernement a précisé que les frais d’hébergement des travailleurs saisonniers, en particulier dans les secteurs comme l’hôtellerie-restauration, ne donnent pas droit à déduction de la TVA. Cette règle s’applique même si ces logements sont nécessaires au bon fonctionnement de l’activité. L’objectif est de garantir une équité entre entreprises, en évitant que certaines puissent bénéficier d’un avantage fiscal indu. Ainsi, même dans un contexte de forte saisonnalité et de mobilité des salariés, ces dépenses restent exclues du champ de récupération de la taxe sur la valeur ajoutée.

Les frais de restauration : une TVA généralement déductible

Une déduction sans distinction de bénéficiaire

Contrairement aux frais d’hébergement, les dépenses de restauration engagées dans un cadre professionnel ouvrent droit à la déduction de la TVA. Cette règle s’applique quelle que soit la personne concernée : dirigeant, salarié ou même intervenant externe (comme un consultant ou un client invité). Pour que cette déductibilité soit valable, la dépense doit être justifiée, liée à l’intérêt de l’entreprise, et appuyée par une facture mentionnant clairement le montant de la TVA. Cela en fait un levier intéressant pour optimiser la gestion fiscale des frais professionnels.

Conditions indispensables pour la déduction

Pour que la déduction soit applicable, plusieurs critères doivent être respectés :

  • Lien avec l’activité professionnelle : les dépenses doivent être engagées dans l’intérêt de l’entreprise.
  • Facturation conforme : la facture doit être établie au nom de l’entreprise et non à celui des salariés, même si elle leur rembourse les frais.
  • Montant maximal de 150 € HT : pour les notes de restaurant inférieures à ce montant, l’entreprise peut ajouter elle-même ses informations d’identification sur la facture.

Mentions obligatoires sur les factures

Pour sécuriser la déduction de la TVA, il est essentiel que les factures respectent certaines obligations :

  • Identification du vendeur (nom, adresse, numéro de TVA).
  • Détails sur la facture (numéro, date d’émission).
  • Désignation des prestations (quantité, prix HT, taux et montant de TVA).
  • Conditions de paiement (date d’échéance, pénalités en cas de retard).

Comment optimiser la gestion de la TVA sur ces frais ?

Anticiper et contrôler les justificatifs

Une vérification rigoureuse et régulière des factures est essentielle pour sécuriser la gestion de la TVA. Une simple erreur de saisie, un défaut de mention légale ou un oubli de justificatif peuvent non seulement annuler le droit à déduction, mais aussi exposer l’entreprise à un redressement fiscal. En assurant un contrôle systématique des documents comptables — montants, mentions obligatoires, taux de TVA, lien avec l’activité professionnelle — vous réduisez les risques d’anomalies et préservez la trésorerie ainsi que la conformité de votre entreprise.

Correction des oublis

Si une TVA déductible a été omise, elle peut être récupérée jusqu’au 31 décembre de la deuxième année suivant l’oubli, en la mentionnant dans la prochaine déclaration fiscale (ligne 21). Par exemple, une TVA omise en 2024 pourra être régularisée jusqu’à décembre 2026.

Recours à un expert-comptable

La réglementation en matière de TVA est en constante évolution, rendant sa maîtrise parfois complexe pour les entreprises. Entre les modifications législatives, les interprétations de l’administration fiscale et les obligations déclaratives, il est facile de passer à côté d’un point clé. Pour rester en conformité et optimiser les possibilités de déduction, il est fortement recommandé de mettre en place une veille fiscale active ou de se faire accompagner par un expert-comptable. Cela permet d’anticiper les changements et d’éviter tout risque de redressement ou d’erreur déclarative.

Actualité 2025 : évolutions législatives en matière de TVA

En 2025, plusieurs évolutions ont marqué la gestion de la TVA sur les frais professionnels. Parmi les changements notables :

  • Révision des seuils de la franchise en base de TVA : certaines entreprises bénéficiant d’exonérations ont vu leurs seuils de taxation modifiés, impactant la récupération de TVA sur leurs frais d’hébergement et de restauration.
  • Renforcement des obligations de facturation : la dématérialisation des factures devient progressivement obligatoire, nécessitant des ajustements dans la gestion administrative des entreprises.
  • Nouvelles restrictions sur les avantages en nature : la TVA sur certains avantages en nature, y compris les dépenses de logement offertes aux employés, est désormais plus strictement encadrée, limitant les possibilités de récupération.

Conclusion

La récupération de la TVA sur les frais d’hébergement et de restauration obéit à des règles strictes qu’il est essentiel de maîtriser pour éviter toute mauvaise surprise en cas de contrôle fiscal. Si la TVA sur les frais de restauration est globalement déductible, celle sur l’hébergement ne l’est que dans des cas très limités.

Chez GT EXPERTISE, cabinet d’expertise comptable à Paris, nous vous aidons à naviguer dans ces règles complexes pour optimiser la récupération de la TVA et vous éviter toute erreur qui pourrait entraîner des redressements fiscaux.

Si besoin, nous sommes là avec notre pôle expertise comptable et fiscale pour vous accompagner dans la gestion de vos obligations fiscales et vous garantir une conformité optimale. Contactez-nous pour un accompagnement personnalisé.

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