Certaines entreprises peuvent limiter la diffusion de leurs résultats financiers pour protéger leurs intérêts. Cette mesure stratégique, encore sous-utilisée, mérite une attention particulière pour renforcer sa position face à la concurrence.
Comprendre le principe de confidentialité des comptes
La confidentialité des comptes permet à certaines sociétés de restreindre l’accès public à leurs états financiers. Il s’agit d’un droit encadré, activable lors du dépôt des comptes annuels auprès du greffe du tribunal de commerce. Cette faculté n’empêche pas les administrations, la Banque de France ou les autorités judiciaires d’accéder à ces documents, mais elle limite leur consultation par le grand public, y compris les concurrents ou futurs partenaires.
Quelles sont les entreprises concernées ?
La possibilité de demander la confidentialité dépend de la catégorie à laquelle appartient l’entreprise, définie par des critères précis :
Micro-entreprises
Ces structures peuvent bénéficier d’une confidentialité intégrale. Pour y prétendre, il faut respecter au moins deux des trois seuils suivants à la clôture de l’exercice :
- Un total de bilan inférieur ou égal à 350 000 €
- Un chiffre d’affaires net n’excédant pas 700 000 €
- Un effectif moyen annuel de 10 salariés maximum
Petites entreprises
Elles ont la possibilité de masquer uniquement leur compte de résultat. Les seuils à respecter sont les suivants (au moins deux sur trois) :
- Total de bilan ≤ 6 millions €
- Chiffre d’affaires net ≤ 12 millions €
- Effectif moyen annuel ≤ 50 salariés
Moyennes entreprises
Pour cette catégorie, la confidentialité complète n’est pas envisageable. Toutefois, elles peuvent choisir une version simplifiée de publication des comptes, limitant ainsi les détails rendus publics. Sont concernées les structures ne dépassant pas deux des trois seuils suivants :
- 20 millions € de total de bilan
- 40 millions € de chiffre d’affaires net
- 250 salariés en moyenne sur l’exercice
Cas particuliers : qui ne peut pas en bénéficier ?
Certaines structures ne peuvent pas bénéficier de cette option, même si elles remplissent les critères de taille. C’est le cas notamment de :
- Sociétés faisant partie d’un groupe consolidé
- Holdings et sociétés cotées en bourse
- Établissements bancaires et sociétés de financement
- Entreprises d’assurance ou de réassurance
Pour ces entités, la publication intégrale des comptes reste obligatoire.
Les avantages d’une démarche confidentielle
Le recours à la confidentialité n’est pas seulement une formalité administrative. Il peut s’avérer déterminant pour :
- Garder un avantage concurrentiel : en limitant la circulation de données comme les marges ou les résultats nets.
- Protéger sa réputation : notamment si les comptes présentent des résultats négatifs pouvant nuire à la relation avec les fournisseurs ou partenaires.
- Préserver sa stratégie : dans le cadre d’un lancement de projet, d’un repositionnement ou d’une phase de croissance, la discrétion peut renforcer la sécurité opérationnelle.
Cette décision peut être soumise à l’approbation de l’Assemblée Générale annuelle, selon les statuts de la société.
Comment effectuer la demande ?
La démarche de confidentialité s’effectue lors du dépôt des comptes annuels. Il ne suffit pas de transmettre les documents classiques (bilan, compte de résultat, annexes), il faut également joindre :
- Une déclaration spécifique de confidentialité, rédigée selon un modèle adapté à la forme juridique de l’entreprise
- Le cas échéant, un rapport du commissaire aux comptes, si l’entreprise est tenue d’en nommer un
- Un formulaire complémentaire en cas de présence d’un commissaire aux comptes (notamment pour les petites et moyennes entreprises)
Quels documents doivent être déposés ?
Le dossier à remettre comprend :
- Le bilan comptable (actif et passif)
- Le compte de résultat
- Les annexes explicatives
- Le rapport du commissaire aux comptes (le cas échéant)
La confidentialité ne s’applique que si l’ensemble est transmis avec la déclaration adéquate.
Résumé par type d’entreprise
Type d’entreprise | Confidentialité possible | Seuils applicables (2 sur 3) |
Micro-entreprise | Tous les comptes | Bilan ≤ 350k€, CA ≤ 700k€, ≤ 10 salariés |
Petite entreprise | Compte de résultat uniquement | Bilan ≤ 6M€, CA ≤ 12M€, ≤ 50 salariés |
Moyenne entreprise | Publication simplifiée (bilan + annexe allégés) | Bilan ≤ 20M€, CA ≤ 40M€, ≤ 250 salariés |
Conclusion
Choisir de garder ses comptes confidentiels est une opportunité pour toute entreprise souhaitant mieux maîtriser la circulation de ses données financières. Cette décision, bien que technique, peut s’intégrer dans une stratégie plus large de sécurisation et de développement.
Chez GT EXPERTISE, cabinet d’expertise comptable à Paris, nous accompagnons nos clients dans l’ensemble des démarches comptables, juridiques et fiscales, y compris celles relatives à la confidentialité des comptes. Notre équipe vous guide pas à pas pour que chaque dépôt respecte les obligations légales tout en servant vos objectifs de gestion.
Protégez ce qui fait la force de votre entreprise. Contactez GT EXPERTISE pour un accompagnement sur mesure. Cabinet d’expertise comptable basé à Paris, nous mettons à votre disposition notre pôle dédié en expertise comptable et fiscale pour vous accompagner concrètement, avec réactivité et clarté, à chaque étape de vos obligations.